Chronique de livre: Les Seigneurs de Bohen

Les Seigneurs de Bohen, d’Estelle Faye

Description: (d’Editions Critic)

« Je m’appelle Ioulia La Perdrix. Mon récit commence il y a près de cent ans, à l’époque où Iaroslav le Juste siégeait sur le trône de Bohen. Sur les hauteurs des monts des Sicambres, par une glaciale nuit d’hiver, une abbaye brûlait… »

Je vais vous raconter comment l’Empire est mort.
L’Empire de Bohen, le plus puissant jamais connu, qui tirait sa richesse du lirium, ce métal aux reflets d’étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde. Un Empire fort de dix siècles d’existence, qui dans son aveuglement se croyait éternel.
J’évoquerai pour vous les héros qui provoquèrent sa chute. Vous ne trouverez parmi eux ni grands seigneurs, ni sages conseillers, ni splendides princesses, ni nobles chevaliers… Non, je vais vous narrer les hauts faits de Sainte-Étoile, l’escrimeur errant au passé trouble, persuadé de porter un monstre dans son crâne. De Maëve la morguenne, la sorcière des ports des Havres, qui voulait libérer les océans. De Wens, le clerc de notaire, condamné à l’enfer des mines et qui dans les ténèbres découvrit une nouvelle voie... Et de tant d’autres encore, de ceux dont le monde n’attendait rien, mais qui malgré cela y laissèrent leur empreinte.

“Et le vent emportera mes mots sur la steppe. Le vent, au-delà, les murmurera dans Bohen. Avec un peu de chance, le monde se souviendra.“

HA et bien en voilà un roman de dark fantasy français qui arrive à faire battre mon cœur de lectrice SFF!

Après plusieurs jours sans arriver à accrocher aux premières pages, le déclic s’est fait et c’était avec la peur que quelque chose vienne gâcher ce livre qui devenait de plus en plus un coup de cœur que j’avançais dans ma lecture.

Les personnages sont d’une grande diversité, les créatures magiques telles que des vouivres ou des métamorphes sont présentes, épées et pistolets se côtoient, ainsi que violence et sensualité. La magie est bien présente dans cet univers mais ne prend jamais la place centrale, les personnages s’en servent, comme Maëve avec sa maîtrise du sel ou Wens plus tard dans le roman, mais ils ne sont jamais là juste pour leurs capacités magique. Les personnages ont tous une psychologie et une profondeur développée et j’étais toujours un peu triste de passer si vite des uns aux autres, même si pourtant le va et viens entre chacun était très bien dosé et faisait très bien avancer l’intrigue.

Un petit faux pas cependant : une personne intersex est décrite comme “hermaphrodite”. Si l’autrice avait fait quelques recherches, elle aurait put voir que cette façon de parler a été abandonnée depuis de nombreuses années car insultante pour ces personnes. Je sais bien que nous ne sommes pas dans un roman contemporain, mais tout de même.

Les interludes m’ont tout d’abord ennuyé et je ne comprenais pas trop leur intérêt, mais ils ont finalement assez vite pris leur sens. Il faut savoir que les interludes et moi ça fait deux : cela semble en effet être une de mes critiques communes aux romans de fantasy en ayant!

J’ai trouvé les histoires d’amour bien dosées, présentes mais pas tout à fait centrales à l’intrigue. Elles lient certains personnages entre eux mais jamais au dépend de leurs quêtes personnelles. Souvent plutôt des histoires de cœur, du moment, plutôt que l’amour éternel que l’on rencontre si souvent. Et surtout à noter: un grand nombre de personnages LGBTQA+ et de relations queer explicites !

En bref, un très bon roman de dark fantasy en un volume, un gros tome qui – passé un certain point – s’avale à la vitesse de l’éclair, peuplé de personnages vivants et passionnants.

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Je vous invite à visiter la page Rainbowthèque qui m’a motivé à emprunter ce livre à la bibliothèque!

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Avertissement de contenu : viol, violence, torture, amputation, automutilation, suicide évoqué