Ce roman se distingue par son choix de personnages et du moment de leur vie exploré : les personnages ont déjà vécu les aventures vues comme dignes d’être racontées dans un roman d’aventure et nous suivons un tournant décisif de leur vie après cela.
Royaume de Vent et de Colères est un roman plutôt court en trois temps : le présent avec la présentation de la vie des différents personnages, tous donc d’un certain âge et ayant bien vécu. Puis de longs flashback sur ce qui les a amené là, leur jeunesse pour certains. Enfin un retour au présent avec les enjeux qui apparaissent plus clairs au lecteur, et le dénouement. Si je ne suis pas attirée par les romans historiques habituellement, celui-ci donne un petit twist fantasy à cette fin de XVIe siècle marseillais.
J’ai surtout aimé les personnages : une vieille femme cheffe de guilde d’assassins, un vieux chevalier victime de la saint Barthélemy, une femme noire d’âge mur tenancière d’auberge et ancienne mercenaire, un mage fortement impacté par l’utilisation de la magie qui a une tendance addictive (accompagné de son amant) et un assassin nord-africain qui brise le quatrième mur pour raconter un peu l’histoire. La grande diversité des différents points de vue a été pour moi l’intérêt principal du roman, ainsi que sa richesse.
Si parfois la narration tombe un peu dans le didactique des livres d’histoire, j’ai apprécié en apprendre un peu plus sur ce pan de l’histoire et surtout suivre le parcours de ces personnages. J’ai aimé le fait que leurs chemins se croisent tous dès le début, permettant de voir chacun d’un point de vue extérieur et intérieur. Tout le monde n’aura pas droit à une fin heureuse, ce sont des événements très durs qui sont racontés ici.
Enfin, la nouvelle placée en fin de roman sur l’un des personnages secondaire m’a aussi charmé, sur un jeune homme qui va prendre des décisions difficiles et sa première rencontre avec certains des personnages principaux.
Avertissement de contenu : violence parentale physique et mentale, torture, grossophobie, antisémitisme, racisme, trope “bury your gays”