Chronique de livre: L’épouvantable peur d’Épiphanie Frayeur

L’épouvantable peur d’Épiphanie Frayeur, de Séverine Gauthier et Clément Lefèvre

Description: (de Soleil)

Épiphanie Frayeur est une petite fille qui grandit en même temps – mais moins vite – que sa peur. Ses cheveux sont constamment dressés sur sa tête. Elle a peur de tout, tout le temps. Cette peur – une énorme masse noire qui prend différentes formes – la suit partout, attachée à ses pieds comme son ombre.
À l’orée de ses neuf ans, Épiphanie souhaite réussir à la dompter pour ne plus la subir. Au cours de cette quête, elle fait d’étonnantes rencontres – toutes plus loufoques les unes que les autres : un psychiatre, un coiffeur, un chevalier sans peur et sans reproche, un dompteur de fauves, une voyante…
Nouera-t-elle de nouveaux liens qui la rendront plus forte ?

Un joli album jeunesse sur une petite fille qui se fait malmener par sa peur: son ombre. On la rencontre alors qu’elle est à la recherche d’un psychiatre pour se faire aider à se débarrasser de sa peur qui l’empêche de vivre.

J’ai beaucoup aimé le fait qu’Épiphanie aille toujours de l’avant et fasse des démarches pour reprendre sa vie en main. Malheureusement pour elle le monde qui l’entoure ne la prend pas totalement au sérieux et l’aventure n’est pas si facile.

L’histoire joue sur les différentes expressions utilisant le mot “peur”, fait beaucoup de jeux de mot sympathiques et illustrés de façon intelligente. Le rythme de ce petit conte initiatique si l’on peut dire est assez épisodique, passant de personnage en personnage et de thèmes en thèmes, lui faisant connaître sa peur un peu plus à chaque détour du voyage. On pourrait presque voir cela comme un voyage dans son inconscient.

Je trouve un peu dommage que l’histoire n’en profite pas pour faire apparaître la notion d’anxiété, qui est un réel trouble et qui me semblait être réellement ce qui était derrière cette “peur”. Le problème de cette angoisse persistance, de chercher des solutions, se faire comprendre par ses pairs, vivre avec ce poids, etc, sont très caractéristiques. C’est peut-être une occasion manquée, qui aurait pût amener une conversation là dessus et peut-être même un déclic chez des enfants et des parents concernées, ainsi que n’importe quel lecteur tombant sur cet ouvrage.

La fin est mignonne, mais attendue. Elle arrive un peu facilement mais la touche positive est tout de même agréable.

C’est un bel album de qualité que je ne regrette pas d’avoir emprunté à la bibliothèque. Mêlant comme j’aime illustrations à la fois colorées et brillantes et tons sombres et inquiétants, ce que la couverture illustre très bien!