L’espace d’un an (Voyageurs #1), de Becky Chambers, traduit par Marie Surgers
Description: (de L’atalante)
Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l’espace, où elle apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la galaxie : des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d’autres humains. La pilote, couverte d’écailles et de plumes multicolores, a choisi de se couper de ses semblables ; le médecin et cuistot occupe ses six mains à réconforter les gens pour oublier la tragédie qui a condamné son espèce à mort ; le capitaine humain, pacifiste, aime une alien dont le vaisseau approvisionne les militaires en zone de combat ; l’IA du bord hésite à se transférer dans un corps de chair et de sang…
Les tribulations du Voyageur, parti pour un trajet d’un an jusqu’à une planète lointaine, composent la tapisserie chaleureuse d’une famille unie par des liens plus fondamentaux que le sang ou les lois : l’amour sous toutes ses formes.
Loin de nous offrir un space opera d’action et de batailles rangées, Becky Chambers signe un texte tout en humour et en tendresse subtile. Elle réussit le prodige de nous faire passer en permanence de l’exotisme à la sensation d’une familiarité saisissante.
(Critique initialement écrite pour l’édition en anglais ici, mais quand même pas mal modifiée pour l’édition française.)
L’espace d’un an a commencé son voyage en étant publié indépendamment en 2014 puis par Hodder & Stoughton en 2015, en 2016 par Harper Voyager et est enfin arrivé en France en août dernier!
Ce roman m’a autant faire sourire qu’il m’a fait pleurer. Je me retrouve souvent à repenser à cette histoire et ces personnages, c’est devenu l’un de mes romans préféré au point de l’avoir (dans son édition UK) souvent avec moi sur mes photos de profil. Plus fort que l’un de mes préférés, c’est devenu l’une de mes lecture « doudou » (jusqu’alors seulement détenu par Harry Potter), lorsque je me sens mal ce livre me rend la pêche. C’est vraiment un plaisir de replonger dedans à chaque fois. J’ai cru voir sur un forum le terme “cosy space opera” pour parler du sous-genre de ce roman (aussi utilisé pour parler de la série télé Firefly), c’est à dire un space opéra sans trop de violence où l’on se sent bien. Ce qui je trouve est tout à fait approprié.
L’espace d’un an est un roman porté par ces personnages, ne vous attendez pas à de l’action toutes les dix pages. Le rythme est lent mais je ne me suis jamais ennuyée. Il suit un groupe de personnes issues de différentes espèces d’aliens et, comme la description le dit déjà, l’histoire tourne autour de Rosemary. Mais ce n’est pas seulement son histoire à elle seule. On se retrouve à bord d’un vaisseau spatial au milieu d’un gigantesque univers peuplé d’un nombre incalculable d’espèces aliens (ainsi que les terriens et comment ils ont changer) et de planètes toutes différentes les unes des autres, non seulement avec des cultures, des attitudes, des langages et coutumes différentes mais aussi des idéaux, préférences sexuelles et genres variés. Ce roman est une ode à la diversité, à la tolérance et à l’acceptation d’autrui. C’est vraiment ce qui m’a le plus plu.
J’ai adoré les relations entre les membres de l’équipage. Ils sont tous différents et font des efforts pour ne pas avoir de préjugés, pour traiter tout le monde de la même façon et le plus justement possible. C’est tellement rafraîchissant de voir tant de respect comme ça. J’aime le message de ce livre, qui pourrait être « Eh, l’univers est un endroit tellement plus sympa lorsque tout le monde essaie de faire preuve de respect envers les autres.»
Cette histoire nous montre aussi qu’il est parfois difficile de comprendre une culture étrangère, son style de vie et ces coutumes. Les personnages s’efforcent de bien faire tout au long de ce livre, mais parfois faire le bon choix est plus difficile qu’il n’y parait.
Il ne se passe pas tant de choses que ça, c’est plutôt une expédition à travers l’espace, ses merveilles et ses difficultés. Pas de batailles spatiale ou de combat à mains nues ici, mais c’est agréable. C’est toujours un space opéra, sauf que pour une fois ce n’est pas la guerre dans l’espace (bien que j’apprécie aussi ces histoires-là), mais plutôt la vie dans l’espace. L’espace d’un an est un roman qui m’a réchauffé le cœur et que je recommanderai à tout le monde. C’est un livre que je mentionne toujours lorsqu’on me demande mes lectures préférées de 2015 – car je l’ai lu en anglais pour la première fois !
Il y a quelques mois j’ai posé une question à Becky Chambers sur goodreads. Je regardais Star Trek et j’avais vraiment l’impression que L’espace d’un an et cette série partageaient de super valeurs.
Traduction : “Salut ! J’ai adoré votre livre et c’est devenu l’un de mes préférés ! Je suis en train de regarder Star Trek pour la première fois cette année, j’ai vu la série originale cet été et je suis en train de voir La Nouvelle Génération (TNG) en ce moment, j’aime beaucoup ! Du coup je me demandais si vous connaissiez et aimez ? Si oui, quelle série est votre préférée ?“ – “Salut Lucille ! Je ne rigole pas quand je dis que je ne me rappelle pas de ma vie avant Star Trek. TNG passait à la télé quand j’étais petite et Voyager s’est fini lorsque j’étais au lycée. Je regardais les trois séries des années 80/90 avec une ferveur religieuse. Trek a été une énorme influence pour moi (j’ai même rencontré ma conjointe grâce à ça !) et je me suis servi de mes sentiments pour cette série quand j’ai écris L’espace d’un an. Quant à ma série préférée, je pense que DS9 a l’arc narratif le plus cohérent, cependant TNG l’emporte. Elle a été ma première et cette sorte de nostalgie est dure à battre. Et puis, Picard. Tout est dit.“
Cette critique est surtout basée sur la version originale du roman, j’ai acheté l’édition française dès sa sortie en août mais je n’ai pas encore eu le temps de la lire. Dès que ce sera fait, j’éditerais cet article pour y ajouter une ou deux citations que j’ai adoré! Au départ j’avais un peu peur qu’il soit mal traduit -même si L’Atalante est réputée pour ces superbes traductions- mais les quelques tweets récents de Becky Chambers par rapport à la traductrice m’ont vraiment rassuré!
“Pour les francophones, je ne peux pas lire la version traduite mais je peux vous dire que la traductrice était adorable et a mis beaucoup d’amour et d’attention dans son travail.”
“Par exemple, elle m’a posé des questions sur le genre des aliens ~*en arrière-plan*~ afin de bien retranscrire tout l’environnement. Ce genre de détails en fait.”
“Quelqu’un vient de me demander comment avait été traduit “xe/xyr” et je ne savais pas! Apparemment c’est “iel”, comme on peut le voir sur la photo. Merci à KCoxDC pour l’aide.” (Le passage dans la photo est situé au début du roman.)
A Closed and Common Orbit sortira cet octobre, c’est un livre compagnon (donc pas spécialement un tome 2 mais plutôt une histoire qui se passe dans le même univers). Il se base quand même sur les événements de la fin de L’espace d’un an donc n’allez pas lire la description si vous ne l’avez fini! (source)
C’est vraiment un des livres que j’attends avec le plus d’impatience pour 2016 ! De même pour 2017 avec la traduction française. (pas de source pour ça mais L’Atalante m’a répondu sur instagram que la sortie de celui ci était bien prévue!)
Les éditions UK et US:
La couverture française est magnifique !
En fait tu collectionnes toutes les éditions de ce livre. ^^
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C’est totalement ça 😉 Puis je voulais vraiment le faire lire à ma mère et ma soeur!
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